C’était un assassin. Pas par goût ni par passion mais de profession. Sa réputation n’était plus à faire, on se l’arrachait. Il tuait proprement et discrètement, sauf, bien sûr, lorsqu’on lui demandait une mise en scène particulière, pour faire un exemple ou pour adresser un message personnel — il était alors tout à fait capable de couper oreilles et nez puis de garnir la bouche de sa victime des parties génitales de celle-ci avant de laisser la tête tranchée bien en évidence, par exemple devant l’hôtel où cet homme politique touchait les pots de vin d’un mafieux concurrent. C’était un bon artisan, un peu cher mais de toute confiance.